Facile À Lire
et à Comprendre

0:00 0:00> 100

Bicyclette. État 1858 ♣

Gaël Dufrène

Bicyclette. État 1858 ♣

Crayon de couleur sur papier, 29x41 cm
2015 © Photo P. Bouvier
Audio
description

Une locomotive rutilante est à l’arrêt. Vue de trois quart, elle attend patiemment sur les rails. Sa livrée, décoration extérieure, possède la fraîcheur de la chlorophylle. A l’avant, une traverse de tamponnement rouge vif contraste et alerte. Le tracé est fin et minutieux, proche de celui du dessin technique. Une profusion de détails, rendue avec la précision d’une enluminure, compose cette machine à vapeur. Tout y est. Piston, bielles, cheminée et sablière. Et deux grandes roues qui lui confèrent son surnom de « bicyclette ». A l’arrière on devine un wagon de marchandise. En haut à gauche, les références précises de la machine permettent de l’identifier. En bas à droite, un cartouche encadre les caractéristiques techniques du modèle : longueur 8,45 mètres, Masse: environ 46 tonnes, Écartement, 1,435 mètres, Roues motrices 1,660 mètres, vitesse environ 40 kilomètres par heure.

Depuis l’enfance, Gaël Dufrène est fasciné par les trains. Il s’émerveille du chemin de fer près duquel il habite. Féru de mécanique il l’est, auteur sans doute, « artiste, pas du tout » dit-il ! Il fait pourtant partie de la famille des artistes ingénieurs. Tout comme l’auteur d’art brut Jean Perdrizet qui se disait inventeur, lui aussi de formation technique et dont les oeuvres sont également entrées dans la collection Treger-Saint Silvestre (Portugal). Gaël Dufrène est un passeur de savoir curieux, rigoureux et minutieux. Il réalise une œuvre didactique, quasi encyclopédique. En 2018, plusieurs de ses œuvres ont été acquises par la Collection de l’Art Brut de Lausanne. Il est soutenu par EgArt qui l’a découvert.

Les œuvres de Gaël Dufrène

La mécanique de l’art

L'artiste met au point un processus de fabrication précis dont l'œuvre va garder la trace. Celle de la main qui fait et celle du mode opératoire.

Gaël Dufrène part d'un premier modèle qu'il dessine, l'agrandit souvent. Il assemble parfois plusieurs vues qu'il retravaille en couleur. La légende fait partie intégrante du dessin. Anna Zemánková découpe papiers et tissus, parfois ciselés en relief, et crée d’étranges et complexes structures végétales. ACM crée une œuvre en expansion à partir d'éléments de métal récupérés, oxydés et assemblés. Les modules dessinés par Simon Le Fur sont répartis sur la feuille comme des sculptures dans un espace d'exposition avec certaines réminiscences du geste du graffeur qu'il fut, au début de sa pratique. Jill Gallieni dessine à l'encre des formes imbriquées qui prolifèrent comme des bulles de paroles incantatoires. Les variations de couleurs structurent l'espace. Wytze Hingst compose des séries de dates, heures et codes, parfois combinées à des lettres. La surimpression de plages de couleur produit des mouvements visuels à haut pouvoir poétique. Chez Hélène Fontana, le motif du visage humain est multiplié à l'infini, tout comme celui des objets, lunettes, chaussures, chapeaux... Une façon de signifier en creux l'absence et la disparition. Mécanicien, Ezékiel Messou, trace à même les murs, puis sur des cahiers d'écolier, le schéma des machines à coudre qu'il doit réparer, comme une collection dessinée. Béatrice Dromas a choisi la technique du collage, comme avec la série des Cœurs - râpé, pressé, épinglé - pour rendre compte de la violence des émotions, ou la série Dissociation, par une approche fractionnée du réel.

GALERIE INTERACTIVE

Visitez la Galerie Art Sans Exclusion

Se promener dans la salle d’exposition comme dans un vrai musée, découvrir peintures, dessins et sculptures en 3D et écouter le conférencier présenter les cinq thèmes de la collection. Voilà ce que la galerie Art Sans Exclusion vous invite à vivre.

Bonne visite